Des chiffres alarmants : 210 morts et blessés dus à la foudre au Yémen en un an, et craintes de perturbations météorologiques plus graves dans les années à venir.
Météo arabe - À chaque saison estivale qui passe au Yémen, les phénomènes météorologiques violents augmentent en fréquence et en intensité, notamment les orages, qui sont devenus une caractéristique importante du temps de l'après-midi dans de nombreux gouvernorats, en particulier les gouvernorats montagneux. Quelles sont les raisons scientifiques de la propagation de ce phénomène ? Pourquoi le Yémen est-il l’une des zones les plus touchées de la péninsule arabique ?
Premièrement : qu’est-ce qu’un coup de foudre scientifiquement ?
La foudre est une décharge électrique rapide et puissante résultant d'un déséquilibre électrique au sein des cumulus, ou entre eux et la surface de la Terre.
Les cumulus stockent une charge électrique résultant de la friction entre les gouttelettes d’eau, la grêle et les cristaux de glace dans les courants d’air ascendants et descendants. Lorsque la différence de potentiel devient suffisamment grande, une décharge se produit sous forme d’éclair.
Pourquoi le Yémen en particulier ?
Le Yémen présente des facteurs géoclimatiques qui rendent les éclairs plus fréquents que dans les pays voisins, dont les plus importants sont :
Terrain montagneux :
Cela conduit au renforcement des courants d’air ascendants, ce qui est une condition préalable à la formation de cumulonimbus.
Humidité tropicale provenant de la mer d’Arabie :
Il alimente l'atmosphère en vapeur d'eau, ce qui augmente l'énergie potentielle atmosphérique (CAPE), un facteur direct de renforcement des orages.
La grande différence de température entre la surface de la Terre et les couches supérieures de l'atmosphère :
Cela crée une instabilité atmosphérique, qui constitue un environnement idéal pour la foudre, le tonnerre et les coups de foudre.
Des statistiques réelles soutiennent cette activité :
Au cours de l'été 2024, plus de 210 décès et blessés ont été enregistrés à cause de la foudre, la plupart dans des gouvernorats comme Amran, Al Mahwit, Ibb et Saada. Certaines zones montagneuses du Yémen enregistrent même des centaines d’éclairs par jour au plus fort de la saison des pluies, notamment en juillet et en août.
Le rôle du changement climatique :
Il existe une relation directe entre l’augmentation de l’activité orageuse et le réchauffement climatique. Des températures plus élevées entraînent une plus grande évaporation, ce qui signifie une plus grande disponibilité d’humidité et, par conséquent, une probabilité accrue d’orages.
Les images satellites et les modèles météorologiques montrent que la fréquence des cumulus au Yémen a augmenté au cours de la dernière décennie, ce qui confirme l’hypothèse selon laquelle les événements météorologiques extrêmes s’accélèrent sous l’effet du changement climatique.
Recommandations scientifiques :
- Les systèmes d’alerte précoce contre la foudre devraient être renforcés par des radars météorologiques et des systèmes de détection de la foudre.
- Sensibiliser la communauté aux dangers liés à la présence dans des zones ouvertes ou surélevées pendant les tempêtes.
- Il est important d’utiliser des cartes d’intensité de foudre pour identifier les zones à haut risque.
Les coups de foudre au Yémen ne sont plus un phénomène rare ou saisonnier. Ils sont devenus un indicateur climatique sensible des changements en cours dans l’atmosphère de la région. Comprendre scientifiquement ce phénomène est la première étape pour réduire ses dommages et protéger des vies.