Entre guerre et climat... une conférence mondiale décide du sort de la planète
Météo arabe - Alors que la région du Moyen-Orient est occupée à surveiller l'escalade militaire et l'échange de frappes entre Israël et l'Iran, l'une des conférences climatiques les plus importantes de l'année se tient aujourd'hui dans la ville allemande de Bonn : la 62e session des organes subsidiaires de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (SB62), qui se poursuivra jusqu'au 26 juin 2025.
Plus de 5 000 représentants de gouvernements, d’agences des Nations Unies, de la société civile, de la jeunesse et du secteur privé participent à cette session pour évaluer les progrès réalisés dans la mise en œuvre des résultats de la COP28 à Dubaï et formuler des recommandations finales qui seront présentées aux dirigeants mondiaux lors de la COP30, prévue à Belén, au Brésil, à la fin de l’année.
La SB62 n'est pas seulement un événement technique ; c'est un espace stratégique pour traduire les engagements climatiques en politiques concrètes. La conférence intervient dans un contexte de plus en plus marqué par les avertissements scientifiques : le monde approche du point de non-retour concernant la hausse des températures, le creusement du déficit de financement climatique et la lenteur des actions nécessaires pour activer le Fonds pour les pertes et dommages.
Les principaux points à l'ordre du jour sont les suivants :
Identifier des indicateurs clairs pour l’Objectif mondial d’adaptation (GGA), en tenant compte des spécificités des pays les plus fragiles.
Cadre de transparence et de responsabilité en matière de climat (ETF) pour garantir la crédibilité des rapports sur les émissions.
Formuler un nouveau plan d’action sur le genre pour intégrer les questions de justice et d’égalité dans les politiques climatiques.
Coordonner les efforts des pays les moins avancés (PMA) pour faire pression en faveur d’un financement équitable et inconditionnel qui respecte la souveraineté des pays en développement.
Dans ce contexte, nous soulignons l’importance pour la Jordanie et les pays arabes d’avoir une voix indépendante et influente dans ces négociations, une voix fondée sur nos intérêts nationaux et reflétant la réalité environnementale critique à laquelle nous sommes confrontés : de la pénurie d’eau à la menace pour la sécurité alimentaire et à l’augmentation des maladies liées au changement climatique.
J'appelle également à :
Élargir la base de la participation arabe à la formulation des politiques climatiques mondiales, en particulier parmi les jeunes, les femmes et les experts locaux.
Investir dans les médias environnementaux comme outil de surveillance et de responsabilisation, et comme pont entre la science, les décideurs et la société.
Établir des partenariats régionaux efficaces pour promouvoir les technologies propres, s’adapter aux défis climatiques et construire une économie verte équitable.
Au milieu des conflits politiques, nous ne devons pas perdre de vue que ce qui se passe avec le climat constitue une menace plus profonde et à plus long terme.
L’histoire ne retiendra pas seulement qui a tiré les coups de feu… mais aussi qui a sauvé la planète.
Dr Zeina Hamdan
Expert en médias environnementaux et climatiques
Directeur exécutif - Organisation de développement environnemental d'Awraq